Séjourner à las palmas de gran canaria : entre plages, culture et climat doux toute l’année

Séjourner à las palmas de gran canaria : entre plages, culture et climat doux toute l’année

Las Palmas de Gran Canaria : plus qu’une escale ensoleillée

Quand on évoque les Canaries, les images qui viennent tout de suite à l’esprit sont celles de plages dorées, d’eaux turquoise et de douceur de vivre. Et parmi elles, Las Palmas de Gran Canaria se démarque, non seulement par son climat privilégié – doux et stable toute l’année – mais aussi par sa richesse culturelle et son engagement croissant envers un tourisme plus durable. J’y ai passé dix jours en février dernier, en mode explorateur curieux. Voici ce que j’en ai retenu, et pourquoi cette ville vaut plus qu’une simple parenthèse balnéaire.

Un climat modéré toute l’année : l’éternel printemps canarien

Las Palmas bénéficie d’un des meilleurs climats urbains au monde, selon plusieurs classements météorologiques. Températures oscillant entre 18 et 26°C, brises marines régulières, pluies rares mais bienvenues : c’est un cadre idéal pour ceux qui souhaitent échapper aux extrêmes tout en restant actifs.

En février, alors que la Belgique grelotte, j’ai pu me balader en chemise, déjeuner en terrasse et même piquer une tête à la Playa de Las Canteras – l’une des plages urbaines les plus agréables d’Europe. Ce n’est pas juste un spot de bronzette : entre paddle, snorkelling et cafés de front de mer, c’est une véritable artère sociale et économique de la ville.

Un patrimoine vivant entre quartiers historiques et énergie cosmopolite

La capitale de Gran Canaria, plus grande ville de l’archipel, possède un cœur vibrant et contrasté. En marchant de Vegueta à La Isleta, on passe d’un centre historique à l’architecture coloniale — ruelles pavées, maisons aux balcons de bois, cathédrale Santa Ana — à un quartier portuaire en pleine réinvention.

J’ai particulièrement apprécié le marché de Vegueta, où stands de fruits exotiques, poissons frais et fromages de chèvre racontent l’île mieux que n’importe quel guide. C’est aussi un bon terrain d’observation : ici, les Canariens ne parlent pas de “terroir”, ils le vivent au quotidien.

Cuisine de proximité : poissons, fruits tropicaux et sauce mojo

En tant qu’amateur de circuits courts, je cherchais naturellement des adresses engagées dans une démarche durable. Et j’en ai trouvé ! Certains restaurants, sans forcément l’afficher en grand, travaillent en direct avec les agriculteurs ou pêcheurs locaux.

Quelques recommandations :

  • Que Leche (quartier Triana) : bistronomie locale avec des produits frais. Leur version revisitée du “rôti de cabillaud à la sauce verte” m’a bluffé.
  • La Bikina (Playa de Las Canteras) : cuisine simple, vue sur mer, et approvisionnement principalement local. Le ceviche de dorade était à la fois frais et puissant.
  • Mercado del Puerto : un marché couvert hybride, où l’on achète des produits à emporter ou à déguster sur place (mention spéciale pour les pommes de terre ridées “papas arrugadas” avec mojo verde).

Les Canaries produisent aussi du vin — volcanique, minéral, parfois rustique — et des fromages remarquables (brebis, chèvre). Autant dire que je ne suis pas resté sur ma faim.

Mobilité douce : se déplacer sans voiture, c’est possible

Bon point : la ville a développé un réseau de bus assez dense, opéré par la compagnie Guaguas Municipales. On s’y retrouve vite, même pour un court séjour. Pour les plus sportifs, des pistes cyclables longent le littoral et traversent certains quartiers centraux.

J’ai testé le vélo en libre-service (Sitycleta) : pratique, abordable, mais attention aux voitures dans certaines zones encore peu aménagées. Par contre, à pied, on peut faire énormément sans se lasser. Le front de mer, long d’environ 4 km, est ponctué de petites plages, de spots pour observer les surfeurs, et de cafés aux horaires souples.

À noter : il est tout à fait possible d’organiser une visite de la ville sans louer de voiture, ce qui est un vrai plus pour limiter son empreinte carbone. J’ai testé cette approche et je ne me suis pas senti limité une seule seconde.

Se loger à Las Palmas : alternatives durables et hébergements à taille humaine

Côté logement, la ville est encore relativement épargnée par le tourisme de masse type “parcs hôteliers”. On trouve une large gamme de petits hôtels, d’auberges design ou de logements chez l’habitant.

J’ai séjourné dans une maison d’hôtes éco-rénovée dans le quartier de La Isleta, tenue par un couple engagé dans la transition écologique. Récupération des eaux de pluie, toitures végétalisées, tri des biodéchets — le tout sans prétention, mais avec une vraie conscience. Et surtout : conseils précieux sur les balades hors des sentiers battus.

Quelques pistes à explorer :

  • Alcaravaneras Eco Hostel : approche communautaire, tri et usage raisonné de l’eau.
  • Ecoisleta : logements éco-certifiés dans un quartier vivant et populaire.
  • Airbnb responsable : privilégiez les hôtes locaux, transparents sur leur gestion environnementale.

Il est bon de rappeler que, même au soleil, nos choix en matière d’hébergement ont un impact direct sur l’environnement local.

Excursions nature : un archipel loin d’être monotone

Gran Canaria est souvent surnommée “le continent miniature” pour la diversité de ses paysages. Depuis Las Palmas, j’ai pu organiser plusieurs sorties d’une journée en transport en commun ou avec des agences locales certifiées.

  • Roque Nublo : randonnée accessible mais spectaculaire, avec vue sur le Teide de Tenerife par temps clair.
  • Jardín Botánico Canario Viera y Clavijo : à 20 minutes du centre, cet espace de conservation des espèces endémiques est une merveille botanique souvent oubliée des circuits classiques.
  • Vallée d’Agaete : l’une des rares régions d’Europe à produire du café. Visites possibles dans une finca agroécologique (prévoir un guide local).

La grande force de Las Palmas, c’est justement cette capacité à être à la fois ville active et porte d’entrée vers des espaces naturels protégés où l’on respire — au propre comme au figuré.

Entre tourisme et transition : un équilibre encore fragile

Évidemment, tout n’est pas parfait. Comme beaucoup de destinations insulaires, Las Palmas doit jongler avec l’arrivée croissante de visiteurs, les enjeux d’accès au logement pour les locaux et la gestion des ressources naturelles.

Mais par rapport à d’autres villes du Sud, j’ai senti une prise de conscience ; elle s’exprime dans les pratiques municipales mais aussi dans le tissu associatif et entrepreneurial. Des initiatives de compostage collectif commencent à émerger, les plages sont nettoyées de manière régulière et participative, et plusieurs écoles intègrent déjà l’écocitoyenneté dans leurs programmes.

Ce n’est pas un greenwashing de façade mais une série d’actions concrètes, visibles au quotidien. Et cela rend le séjour plus cohérent avec ma démarche personnelle.

Quelques conseils pratiques avant de partir

  • Quand partir ? Toute l’année. Pour éviter la foule, privilégiez les périodes de novembre à mars.
  • Comment y aller ? Vols directs depuis Bruxelles, mais attention à compenser votre vol via des projets fiables (évitez les options “plantation automatique” peu transparentes).
  • Langues ? L’espagnol est roi, mais beaucoup de locaux parlent anglais. Un “gracias” bien placé ouvre cependant bien des portes.
  • Budget ? Moyennement abordable mais possible en mode “slow travel” : logements partagés, repas locaux, mobilité douce.
  • Respect de l’environnement ? Apportez votre gourde, limitez les plastiques, soutenez les commerces engagés.

Las Palmas de Gran Canaria n’est pas une carte postale figée : c’est une ville pleine de contrastes, de chaleur humaine et d’opportunités pour un tourisme plus réfléchi. Que l’on vienne pour le soleil, l’océan ou la culture, on repart avec l’envie d’y revenir… ou, comme certains expatriés rencontrés sur place, d’y rester plus longtemps. Une destination qui incarne, à la manière canarienne, une certaine idée du “cap au vert”.